Psychologue clinicienne et psychothérapeute formée en thérapie familiale et en thérapie de couple, je m’appuie à la fois – pour mon travail auprès des patients – sur une culture et une formation psychanalytique (freudienne) et systémique (École de Rome, Maurizio Andolfi) qui, à mes yeux, s’enrichissent mutuellement.
Cette double approche me permet d’aborder les problématiques individuelles à la fois sur le plan vertical de l’intra-psychique et de l’inconscient individuel, en construction et en évolution constante depuis l’enfance (approche analytique) ; et sur le plan horizontal, des relations entretenues (au passé et au présent) avec la famille et l’entourage amical, amoureux, professionnel, et social au sens large (approche systémique).
Parce que l’individu s’inscrit toujours à la fois dans une histoire, et dans un contexte relationnel et un environnement dont on ne peut l’extraire pour comprendre ses mouvements psychiques et ses comportements.
À ma double approche psychanalytique et systémique s’ajoutent mes compétences en sexologie et en sexoanalyse.
Les consultations en psycho-sexologie s’inscrivent dans la lignée de mon travail de psychothérapie classique, mais à partir du symptôme sexuel. Ensemble, nous explorerons le sens et la fonction remplie par ce symptôme, ainsi que ses conséquences pour vous sur le plan individuel et relationnel. Car il est impossible de se débarrasser d’un symptôme (et parfois même, cela n’est pas souhaitable) si l’on ne comprend pas d’abord à quoi il a servi.
L’approche psycho-sexologique est également très utile dans les thérapies de couple, que la demande de thérapie à deux se fasse, ou non, à partir d’une plainte sexuelle.
Il est important pour moi de travailler en réseau avec des professionnels de toutes les disciplines du champ de la santé psychique, somatique et sexuelle. C’est pourquoi je consacre du temps à constituer et entretenir ce réseau de professionnels qualifiés, à Rouen et à Paris. Ainsi, je pourrai vous orienter selon vos besoins vers l’un d’eux pour un examen médical/ clinique et/ou des soins corporels en complément de notre travail psychothérapeutique.
Passionnée par mon métier, j’ai à cœur de vous recevoir dans les meilleures conditions possibles et de mettre en œuvre l’ensemble de mes compétences au service de vos besoins. Bien qu’avant tout à votre écoute, je suis une « psy qui parle » et lors de nos séances en face à face, en individuel, en couple ou en famille, je vous ferai part de mes réflexions et hypothèses pour vous permettre de prendre du recul et d’avancer.
Mon objectif est de vous aider à aller mieux en créant avec vous une relation thérapeutique authentique, fondée sur le respect, l’honnêteté intellectuelle et la confiance mutuelles.
Atypique mais guidé depuis toujours par mon intérêt pour les sciences humaines, mon parcours post bac commence par des études littéraires (hypokhâgne, khâgne) et se poursuit à l’université par des études de philosophie jusqu’à l’obtention d’un DEA en 1996, consacré à la psychanalyse.
Parallèlement à ces études, ma curiosité pour l’humain guide mes premiers pas professionnels vers une carrière de journaliste indépendante et auteur, d’abord spécialisée dans les sujets de société et les portraits, puis la culture et la littérature et enfin, progressivement, dans les domaines de la psychologie et de la santé (voir mes Publications). Ce qui me conduit, après une longue analyse personnelle, à reprendre des études universitaires en psychologie, jusqu’à l’obtention en 2010 du diplôme professionnalisant et du titre de psychologue & psychothérapeute (n°ADELI 76 93 0862 8).
Mes 10 années d’expérience professionnelle en psychiatrie publique commencent par une pratique clinique auprès d’adolescents commettant des passages à l’acte suicidaires et/ou souffrant de troubles psychiatriques sévères (dans l’équipe de Pédopsychiatrie de Liaison au CHU de Rouen, puis en Hôpital de Jour pour Adolescents). Réalisant très vite qu’il n’était pas possible de comprendre leurs difficultés sans prendre en compte leur contexte familial, j’ai décidé de me former en thérapie familiale et en thérapie de couple. J’ai pu ainsi être plus attentive à la fonction de la souffrance ou de la « crise » adolescente, au sein du système familial, qui fait souvent écran à des difficultés parentales et conjugales.
En poste en tant que thérapeute familiale (au Centre d’Entretiens et de Thérapie Familiale, et à la Maison de l’Adolescent de Rouen) j’ai reçu plus d’une centaine de familles et de couples, qu’ils soient ou non des parents. La sexualité prenant une place croissante dans les entretiens de couple, j’ai ressenti le besoin de me former en sexologie, et obtenu en 2019 le DIU d’étude de la sexualité humaine.
J’ai aujourd’hui une vacation en psycho-sexologie au Service de Médecine Préventive de l’Université de Rouen, où je reçois gratuitement des étudiants en difficulté dans leur vie affective et sexuelle.
Hors institution, j’ai une activité de psychologue-psychothérapeute, et je reçois adolescents, adultes, couples et familles en cabinet libéral depuis 2012.
Je suis continuellement en formation, participant à des congrès et colloques, et régulièrement supervisée par des professionnels expérimentés.
Je donne des enseignements pour des soignants et des étudiants en santé sur des sujets variés. En institutions (IFSI, IDS, ESPE, GRAFISM, CRIAVS, EFRPS) et à l’Université (D.U. Travail avec les familles, Université de Rouen).
Sur les thèmes suivants :
Un texte inédit de Olivia Benhamou
Le décor
En ouvrant la porte, on découvre comme un petit salon au parquet sombre. De part et d’autre de la cheminée, un canapé et un fauteuil se font face sur un tapis, séparés par une table basse gigogne. Un divan de velours gris se découvre ensuite, sur la gauche.
Derrière la porte qui se referme, le petit bureau avec pot à crayons, sous-main en cuir noir et quelques dossiers de couleur empilés. Au mur, la sculpture d’une femme allongée qui semble flotter dans le ciel, laissant échapper une larme de son œil entrouvert. Deux petites reproductions de tableaux représentant la mer, scotchées au-dessus du bureau. Un couple de statuettes africaines en bois d’ébène aux visages inexpressifs, une tête de profil sculptée avec un simple fil de fer posés sur une petite bibliothèque. Une main de fatma en terre cuite bleu turquoise suspendue à la clé d’un placard mural. Des photos noir et blanc de graminées en gros plan sur la cheminée, et une plante verte en dessous. Quelques petites lampes disposées çà et là éclairent selon le moment de la journée cet espace clos. Et une horloge, qu’on ne voit pas, mais qu’on devine à son léger tic-tac quand le silence s’installe, durablement.
Les personnages
Celui qui entre dans cette pièce pour la première fois ne sait pas forcément ce qu’il vient chercher et encore moins ce qu’il va trouver. Il fait un pari. Un pari sur lui-même, sur celui qu’il vient voir, un pari sur son présent, son passé et surtout sur son avenir. Pour cet homme ou cette femme, venir ici, c’est comme marcher tout près du bord d’une falaise et regarder en bas avec effroi. C’est un pari courageux et risqué. Qui lui permettra peut-être d’arrêter de scruter le précipice pour pouvoir déployer son regard bien au-delà, au loin, vers l’horizon. Mais en attendant, il a le vertige. Il joue gros, et il veut prendre ce risque. Mais il a peur. Son cœur accélère, ses mains tremblent légèrement, son regard inquiet se promène, dans la tentative de photographier immédiatement cet environnement nouveau qui lui deviendra peut-être un jour, familier.
Il peut pénétrer ce lieu en conquérant, le torse bombé et le regard fixe, se répéter en son for intérieur : « même pas peur ». Son sourire peut temporairement désamorcer son malaise, et, espère-t-il, neutraliser son interlocuteur, cet inconnu qu’il faudrait amadouer par une décontraction apparente, pour éloigner la menace. Mais quelle menace au juste ? Celle d’être mis à nu, d’être découvert, d’être révélé, pris en flagrant délit de fragilité. Tant d’efforts pour tenter d’ignorer l’enjeu de sa présence ici. Mais il n’est pas rare qu’il trébuche en franchissant le seuil de la porte, pas seulement à cause du dénivelé de la bâtisse ancienne qui l’abrite, mais à cause du trouble que suscitent à la fois l’inconnu et l’étrangeté de cette démarche.
Il y a aussi celui qui franchit le seuil tête baissée, fatigué, épuisé, incapable de regarder celui qui lui ouvre la porte, échouant ici par hasard, comme naufragé. Lui est déjà tombé de la falaise. Il est cabossé de partout, il n’a plus de larmes mais il pleure à l’intérieur. Ses cicatrices sont encore des plaies, son corps est endolori, et il est à bout de forces. Ses cheveux cachent ses yeux, sa démarche est hésitante, puis il s’immobilise, hagard, au milieu de la pièce. Les bras ballants, il se sent pris au piège d’un rêve étrange. Sa collègue, sa mère, son conjoint, quelqu’un … l’aura pris par la main, accompagné, traîné jusqu’ici, après l’avoir à peu près convaincu de faire une (énième) tentative pour « se faire aider ». Entre perplexité et désespoir, il est là maintenant, et il attend.
Qui peut présager de la réussite de cette entreprise ? La machine à fantasmes, l’imaginaire, sont en marche depuis la prise de rendez-vous dans la tête des deux protagonistes. Et ce processus échappe à toute rationalité, à toute prévisibilité. Le jour du premier rendez-vous, tant attendu que redouté, quelque chose se cristallise, la réalité peut barrer la route au fantasme, ou lui donner au contraire une voie d’expression. C’est quitte ou double.
Tout ne se joue peut-être pas dans les premières minutes, mais tout est là. La température de la pièce, sa luminosité, son odeur, la couleur des murs, des rideaux, la disposition des meubles, les objets. Chaque élément est un indice sur celui qui y travaille et contribue à l’atmosphère de la première rencontre. Car tout fait potentiellement signe. Dans cette somme infinie de détails, chacun doit pouvoir s’amarrer à du (re)connu, trouver ou plutôt retrouver quelque chose de lui-même, qui fasse écho à son intimité. Ce n’est pas de la magie, encore moins de la sorcellerie, mais cela tient à peu de choses. Et pourtant, du climat de cette première rencontre dépend la probabilité que quelque chose se produise entre le patient et le psy. Quelque chose de vrai, de profond. Sous les mots, une communication d’inconscient à inconscient.
Sinon, comment expliquer que certains rendez-vous se passent si mal, ou au contraire si bien ? Ou alors, qu’il ne se passe rien ?
Le coup de fil initial
Au commencement, il y a le coup de fil. Le message sur le répondeur. Certains déclinent leur état civil complet, leurs coordonnées, indiquent qui les envoie, et précisent les créneaux horaires sur lesquels ils seraient disponibles pour un rendez-vous. Il le leur faut « si possible dès que possible ».
D’autres laissent de longs messages, expliquant au répondeur le motif de leur demande, sous forme de diagnostics : « bipolaire », « suicidaire », « anorexie», « burn out », « dépression », « dysphorie du genre », « addiction à la pornographie », « phobie scolaire », …
D’autres messages, enfin, sont si confus qu’il faut les réécouter plusieurs fois pour pouvoir saisir un nom ou un numéro de téléphone à rappeler.
Selon le ton de la voix, les mots choisis, le degré d’urgence exprimé, tout un monde surgit instantanément dans la tête du destinataire. Des hypothèses émergent sur le profil de cet inconnu, inspirées par l’expérience. Le psy est profondément imprégné de ses patients, actuels et anciens, de ce qu’ils lui ont fait vivre, des erreurs qu’il a pu commettre avec l’un ou l’autre, des questions qu’ils ont suscitées en lui, sur sa méthode, sa technique, sa légitimité, jusqu’à ce qu’il est, profondément. Et cette matière vivante qui se dépose au fil du temps, en lui, sous forme de sédiments, se remet en mouvement à chaque nouvel appel.
Quand la communication a lieu, l’échange peut rester factuel, purement logistique, jusqu’à ce qu’un créneau commun émerge pour le premier rendez-vous. Elle peut être expéditive, courtoise, ou étrange. Elle peut donner un sentiment de confusion, d’incompréhension. Tout peut d’emblée paraître compliqué, ou au contraire, très simple. L’ambivalence qu’il y a derrière cette demande y est pour beaucoup. Je veux, je ne veux pas : qui sait vraiment s’il est prêt ou non à entreprendre un travail sur lui-même ? A accepter ce qu’il va y découvrir ? Si c’est le bon moment, le bon interlocuteur, combien de temps cela va durer, quelles en seront les conséquences pour sa vie présente et à venir ? Il y a toujours une part d’anxiété attachée à cette démarche. Ce qui peut expliquer la gêne, souvent perceptible à travers le combiné, dès ce premier contact.
Il faudrait aller tout de suite à l’essentiel, ne pas s’égarer dans des détails superflus.
Mais parfois, ça déborde. L’angoisse envahit tout, celui qui n’est pas encore le patient soumet son interlocuteur à une cascade de questions, et tout y passe : la durée de l’entretien, le tarif, la possibilité de se garer dans le quartier, jusqu’à la présence de toilettes dans l’enceinte du cabinet… Des mises en garde se formulent aussi parfois, à cette occasion : « je viens juste pour une consultation et après on verra », « j’en ai déjà vu plusieurs », « ça n’a pas marché», « ils n’ont rien pu pour moi » ; De plus en plus de patients ont déjà un long passif avec les psys, et un compte à régler avec le prochain, pour tous les autres. Le psy s’entend alors penser : « Pourquoi cela marcherait-il cette fois-ci ? Pourquoi avec moi plus qu’avec un autre ? »
La poignée de main
Premier et unique contact physique entre le patient et son psy, la poignée de main est un moment délicat. Elle peut être franche – voire douloureuse – molle, avec deux doigts seulement, rigide, mécanique, glissante si la main est moite, trop longue ou trop brève, mal emboîtée, ou parfaitement huilée, comme si les deux parties d’un même tout se retrouvaient soudainement. Il y a des mains douces, des mains rêches, des mains à pansements, des mains dans le plâtre… tout un potentiel de sensualité !
Selon l’aisance ou le malaise perceptible, ce contact furtif peut être annonciateur de la difficulté à trouver la bonne distance, dans la relation à venir. Ni trop loin, ni surtout, trop proche. Parce que ça pourrait brûler, ou même seulement, être trop chaud.
« Installez-vous, je vous en prie »
L’étape suivante consiste à prendre une place dans ce dispositif aux allures de salon. Il arrive alors que certains foncent directement vers le fauteuil de leur hôte, comme si, à leur insu, ils voulaient inverser les rôles, faire céder cette impression diffuse et désagréable d’asymétrie, entre celui qui vient demander quelque chose et celui qui accuse réception de cette demande. Si cette confusion est possible, c’est qu’il ne s’agit pas d’un bureau médical, où d’emblée la place de chacun est assignée par une disposition claire des meubles, dans une ambiance avant tout fonctionnelle, où rien ne serait laissé au hasard.
Le canapé, ici, s’offre d’un geste de la main. Certains remercient, et déposent délicatement leur sac à leurs pieds et leur manteau sur l’accoudoir avant de prendre place timidement. D’autres ne peuvent même pas se défaire de cette enveloppe protectrice et restent engoncés, longtemps. Il y a ceux qui se calent d’un côté ou de l’autre, contre le petit coussin ; ceux qui, apeurés, s’en saisissent comme d’un bouclier, ou d’un doudou, le serrant contre leur poitrine pendant tout le temps de la séance.
Il y a ceux qui s’assoient juste au bord, et semblent en équilibre, prêts à tomber s’ils n’étaient pas si tendus. On peut observer, heureusement, au fil des minutes qui s’égrènent, quelques signes de relâchement. Un foulard qui se dénoue, des cheveux qu’on lâche ou qu’on recoiffe d’un geste réflexe, des jambes croisées serrées qui se décroisent soudain, et le dos, enfin, qui peut se reposer contre le dossier, dans un mouvement de détente. Le répit peut se prolonger, ou au contraire, s’interrompre brutalement si, un mot ou un geste font tout à coup effraction. Le psy et son patient sont à ce moment-là comme deux funambules marchant l’un vers l’autre, en équilibre précaire sur un fil. La moindre mouche qui vole peut perturber l’un ou l’autre, et porter un coup fatal à l’espoir de l’édifice dont ils sont en train de poser, ensemble, la première pierre. Combien de temps faut-il pour se sentir à l’aise, en confiance, se laisser aller à soi, en présence d’un autre ? « Tout a été pensé ici pour faire de ce lieu un endroit confortable » pense le psy, « chaleureux, sobre, propice à la détente ». Mais le psy ne contrôle pas tout, pas plus que le patient. Il croit tenir son cadre, mais s’il y tient trop c’est qu’il s’y accroche, s’y agrippe, par peur de se perdre. C’est une illusion de cadre qui le tient. Le cadre est à l’intérieur de lui. En lui, là où il y a aussi ses émotions et ses doutes, ses agacements et ses angoisses, et tout au fond, le souvenir encore vivace de sa propre analyse. Il ne veut, ne doit rien laisser paraître, mais tout le trahit. Le décor qu’il a choisi mais aussi son regard, le ton de sa voix, ses vêtements, et le moindre de ses gestes.
© Olivia Benhamou, janvier 2020. Reproduction interdite.
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